Suppléments pour sportifs: quand et comment.
Le simple fait de respirer et donc de vivre, consomme de l’oxygène et entraîne immanquablement la production de radicaux libres, impliqués dans le processus de vieillissement. Ces particules oxydantes peuvent accélérer le vieillissement et sont impliquées dans le développement de maladies dégénératives comme les cancers, les maladies cardio-vasculaires, etc.
Heureusement, notre corps possède des mécanismes de défense pour contrer ces radicaux. Il peut aussi compter sur l’aide des antioxydants présents dans l’alimentation tels que les flavonoïdes, anthocyanes, vitamines A,C,E particulièrement abondants dans les fruits et les légumes.
Pour comprendre le principe et pour faire simple, les antioxydants donnent leur électron afin de stabiliser les radicaux libres, hautement réactifs. On peut définir le stress oxydatif comme étant la situation dans laquelle il y a davantage de radicaux libres que d’antioxydants.
Pour limiter le phénomène, il suffirait, me direz-vous, de prendre des suppléments d’antioxydants.
Qui plus est pour les sportifs, pour qui l’effort intense et prolongé génère davantage de radicaux libres dans le muscle, contribuant à la fatigue, aux douleurs musculaires et donc limitant la performance et la récupération…
Rien n’est moins sûr.
Les études qui ont cherché à montrer le rôle protecteur d’une supplémentation massive de vitamines et antioxydants de manière à prévenir l’apparition de certains cancers sont arrivées à la conclusion inverse. L’étude bien connue de supplémentation en béta-carotène pour protéger les fumeurs du cancer des poumons a dû être arrêtée prématurément en raison de davantage de cancers dans le groupe des supplémentés! Des observations similaires ont été faites lors de la prise de compléments en vitamines B6, B12 et vitamine E. La prudence est donc de mise.
Pour les sportifs, il serait tentant de prendre des suppléments d’antioxydants pour pallier au stress oxydatif induit par l’effort et améliorer la récupération. Les études ne sont malheureusement pas convaincantes. S’il est certain qu’une alimentation riche en fruits et légumes est excellente pour la santé et permet de prévenir bon nombre d’affections, il apparait que les suppléments échouent et ne présentent pas les mêmes effets bénéfiques que les aliments. Si dans les cas de carences les suppléments permettent de « se remettre à niveau », une prise au-delà des besoins n’apporte pas de bénéfices additionnels.
Que du contraire. Une supplémentation entrave l’organisme à produire ses propres défenses antioxydantes. C’est encore plus vrai chez le sportif où l’on constate une adaptation à l’entrainement et une réponse adaptée au stress oxydant en augmentant l’expression d’enzymes. Fournir des doses massives d’antioxydants sous forme de suppléments empêche cette adaptation typique chez l’athlète et n’améliore pas la récupération. Ceci étant dit, pour un régime équilibré, une recherche de performance et une récupération efficace, les fruits et les légumes riches en antioxydants eux, ont fait leurs preuves et parce que les aliments sont bien plus que la somme des nutriments qui les composent, priorité à l’assiette santé!
Le marketing des fabricants n’aide pas non plus. Les allégations sur l’emballage des suppléments pourraient vous faire croire à des bénéfices réels. Mais si les vitamines et minéraux participent en effet au bon fonctionnement de l’organisme (la vitamine C pour l’immunité, le magnésium pour la fatigue, etc.), cela ne veut pour autant pas dire qu’en prendre davantage améliore les fonctions. En d’autres termes, prendre des doses massives de vitamine C n’améliorera pas votre immunité.