Superfoods: utiles ou futiles?
Les superfoods envahissent les rayons et les articles internet à coup de promesses santé. Anti-cancer, longévité, détox, des slogans bien racoleurs pour des produits… pas forcément miraculeux.
Mise au point.
Carte d’identité
On ne vous les présente plus : baies de goji, baies d’açai, spiruline, curcuma, graines de chia, chou kale, etc. Ces super aliments ont en général plusieurs points communs : ils sont exotiques, d’usage ancestral, d’allure particulière (colorés, en poudre, en graines, séchés, etc.), souvent très chers et promettent des bienfaits pour la santé.
Les baies de goji : originaires de Chine, elles se vendent principalement sous forme séchées. La teneur en vitamine C, calcium et antioxydants est mise en avant. Cela dit, ¼ d’orange fournit autant de vitamine C qu’une poignée de baies (30g), de même ¼ de verre de lait fournit autant de calcium. Sous forme séchée, on peut se demander ce qu’il reste de vitamine C. A plus de 40€/kg, on choisira les petites baies de chez nous, tout aussi riches en antioxydants (myrtilles, mûres, framboises, etc.).
Ajoutons que les baies originaires de Chine sont souvent contaminées par des pesticides interdits en Europe et ont déjà fait l’objet de retrait sur le marché pour leurs effets nocifs sur la santé.
Les baies d’açai : plutôt vendues surgelées ou séchées, ces petites baies d’Amérique du Sud ont une teneur élevée en graisse au même titre que les olives et les avocats. Elles sont riches en protéines, vitamine A, vitamine E, calcium, fer et magnésium mais la portion conseillée (<10g) est bien trop faible pour avoir un quelconque apport intéressant.
La spiruline : c’est une algue bleue, vendue en complément ou sous forme de poudre et bien connue dans le domaine sportif. Riche en protéines, vitamines et fer, la portion préconisée de poudre ou de gélules n’est généralement pas suffisante pour avoir un effet. De plus les vertus qui lui sont attribuées n’ont pas été prouvées scientifiquement. La spiruline a fait l’objet d’un avis de précaution de l’ANSES pour sa contamination potentielle aux métaux lourds. Prudence donc, surtout étant donné le prix.
Les graines de chia : petite graines noires d’Amérique du Sud, elles peuvent facilement s’accommoder en salade, desserts, puddings. Elles sont intéressantes dans la mesure où elles fournissent une quantité intéressante d’oméga-3 : 15g fournissent 100% des besoins journaliers en ALA et 4 g de fibres. Cela dit, l’huile de colza ou une poignée de noix font tout aussi bien.
Le chou kale est une variété de chou frisé. Il existe aussi le kale noir ou cavolo nero habituellement consommé en Italie dans les soupes. Tout comme les autres choux, il est riche en antioxydants, vitamines A, C, K, magnésium , potassium, du fer et calcium mais qui sont moins bien assimilés car d’origine végétale.
Conseil
Certains penseront qu’ au pire, ces super aliments ne peuvent pas faire de tort. Pas forcément.
C’est par exemple le cas des baies de goji qui peuvent comporter des pesticides mais d’autres plantes ou superfoods sont parfois à déconseiller. Il est bien connu que le pamplemousse ou le millepertuis ont des composés susceptibles de diminuer l’efficacité des médicaments. Il semblerait que le curcuma et ses suppléments ne fassent pas bon ménage avec l’hormonothérapie dans le cadre du traitement du cancer du sein après rechute.
Dans tous les cas, mieux vaut demander conseil à votre médecin.
La variété est le maître mot. Des fruits et des légumes de toutes les couleurs pour les antioxydants, habituels et locaux pour ne pas se ruiner… et pour préserver la planète.